C'est arrivé près de chez vous
Prenez le temps de lire, même si c'est un peu long!!
Dans ce village Yao, en Thaïlande, l'école est déserte. Pourtant, tout est en place afin d'assurer l'éducation des enfants.
Enfin, il manque quand même l'essentiel, le maître d'école.
Les Yaos, minorité ethnique originaire de Mongolie, puis installés en Birmanie, fuient le régime dictatorial Birman sous lequel, hommes, femmes, enfants, sont tués et/ou violés par certains soldats de l'armée Birmane (encore maintenant). Ils ont trouvé terre d'accueil en Thaïlande, pays très ouvert à de nombreux peuples en exil : Khmers, Yao, Karen, Laosiens, Birmans.
Installés dans des villages reculés, quand même dotés de panneaux solaires, ces gens ne peuvent que s'adonner à la culture de la terre. Faute de papiers du genre permis de séjour, ou de nationalité Thaïlandaise, ils ne peuvent pas travailler. Ils doivent alors justifier d?un certain nombre d'années comme résidents en Thaïlande, ou alors d'un mariage avec une personne de nationalité Thaïlandaise pour pouvoir prétendre à des papiers, et avoir alors le droit de travailler.
La Thaïlande, offrant terre d'accueil et espoir de régularisation ne peut pas non plus tout offrir. De fait, le gouvernement ne finance pas forcément l'accès à l'éducation aux enfants de ces peuples exilés.
Dans ce village, ce sont des particuliers, également réfugiés de Birmanie, qui ont financé pendant un certains temps l'éducation des enfants du village. C'est-à-dire, qui ont financé un instituteur à qui ils devaient payer salaire mais aussi logement dans ce village reculé. Bien sûr, les conditions de vie et de travail dans ce village étant assez particulières, les instituteurs ont demandé à être augmentés au bout d'un an de travail. Les financeurs particuliers ne pouvant pas répondre à cette demande, l'école est maintenant déserte, les enfants n'ont plus accès à l'éducation, sinon celle de la rue ou des champs.
Quand on voyage, on est assez sensible à ce genre d'histoire qu'on nous raconte, surtout lorsque la pauvreté saute aux yeux. Mais quand on est chez nous, absorbés par travail, vie privée, la routine, on ne se rend pas tous les jours compte de ce qui se passe près de chez nous, à la mesure de ce qui se passe loin de chez nous.
Certains réfugiés, que l'on appelle le plus souvent immigrés clandestins et considérés en ce moment, sans véritables fondements, comme de vrais criminels, pensaient trouver en la France une terre d'accueil. Certains survivent à leurs difficiles conditions de travail grâce à cet espoir de se faire régulariser après 10 ans de dur labeur au service de l?économie de la France et des patrons qui s'en foutent plein les poches en les embauchant au « noir ». Mais aussi l'espoir de pouvoir faire venir leurs familles (femmes, enfants) près d'eux, et leur assurer un avenir plus réjouissant que celui de leur pays. D'autres, qui sont arrivés en France avec leur famille, ont profité du bon système éducatif Français pour faire instruire leurs enfants.
Mais sans papiers, ils risquent l'expulsion, enfants, comme parents, comme c'est le cas du petit Kambo et de sa famille en ce moment, et de plein d'autres qui attendent à l'aéroport dans des conditions que peu osent rapporter. L'expulsion, c'est le retour dans un pays parfois en guerre, un pays sous développé malgré qu'on le qualifie de pays en voie de développement, un pays où les enfants n'auront pas forcément accès à l'éducation, et où les parents n'auront pas forcément un travail, alors qu'ils en ont un en France.
Voilà, ça arrive près de chez nous.
Alors si nous nous sentons concernés par ce qui se passe, si nous ne pensons pas que « sans papiers » signifie criminel (de quoi au fait ?) mais d'abord être humain, si nous rejetons le texte de loi de l'immigration choisie comme il est actuellement écrit et va être voté, si nous voulons que ces gens gardent l'espoir pour survivre, et si nous pensons que l'éducation est une clef importante pour assurer l'avenir de notre pays, mais aussi assurer le développement durable des pays dont sont issus les immigrés, allons signer les pétitions ici et là, et mobilisons nous samedi pour la manifestation nationale contre la loi de l'immigration jetable, rendez vous, pour les Parisiens, à 15h00 à la place de la République. Pour les autres, renseignons nous.